
Je trouve que de plus en plus, nous sommes jugés, évalués, catalogués, calibrés...
La télé réalité le montre sous un aspect caricatural :
"Vous êtes le maillon faible, au revoir !"
ou
"Vous chantez où d'habitude ? Dans votre salle de bain ! Alors continuez, mais toujours dans votre salle de bain !"
ou
"Pour Jessica, tapez 1, pour Jonathan, tapez 2 !"
Mais dans la vraie vie, ça commence à la maternelle ! Dès la petite section, on juge nos petits bouts de choux qui évoluent chacun à leur rythme. On ne les laisse pas grandir tranquilles. On veut que ces petites plantes suivent bien chacun leur tuteur. On les catalogue item par item : "acquis / non acquis" Vlan !
Choup avait eu les remarques suivantes en première année de maternelle : "Semble apprécier les mathématiques"... A 3 ans !!!
Et dans notre boulot, à l'embauche, évidemment, mais aussi tout au long de notre carrière. On est évalués tous les ans et entre deux aussi...
Quand tout va bien, que les objectifs sont clairs et partagés, qu'il n'y a pas d'ambigüité, c'est un formidable outil de progression pour le collaborateur.
Par contre, quand le courant ne passe pas entre le manager et son collaborateur, aïe, aïe, aïe !
Balotin en a fait les frais. Il l'a mal vécu, mais a plutôt bien rebondi.
Ce n'est pas le cas de ma copine E. Elle ne va pas bien du tout...
Je ne comprends pas que les managers se permettent de juger leurs collaborateurs aussi durement, sans se remettre en question. S'ils n'obtiennent pas ce qu'ils souhaitent de leur ouailles, il y a forcément un problème si l'on part du postulat que tout le monde y met de la bonne volonté :
- l'une des missions du manager est d'accompagner son collaborateur tout au long de son parcours, pas de le laisser pour compte et le sanctionner au bout d'une année !
- si les objectifs ne sont pas compris, c'est qu'ils n'ont pas été bien expliqués, ou qu'il ne sont pas adaptés
C'est sur ces malentendus et ces pressions qu'on en arrive à ces sentiments de malaise dans les entreprises. Il n'est pas normal qu'un collaborateur se rende malade à cause des mauvaises relations qu'il entretient avec sa hiérarchie.
Ma copine E a le sentiment d'avoir été mise plus bas que terre et d'avoir été trahie par un manager qui ne l'a jamais soutenue et lui assène le coup de grâce.
"Vous êtes le maillon faible, au revoir !"
Pour évoluer et changer de métier, on peut aussi être évalué sur son comportement. Et c'est là qu'entrent en scène les fameux "Jeux de rôles".
Ma copine N en a fait les frais, elle aussi...
On lui a demandé de se mettre en situation.
Mais qui ne serait pas mal à l'aise dans ce genre de mise en scène ? Comment faire abstraction des 3 paires d'yeux qui vous jugent, et vous imaginer dans la vraie vie professionnelle ?
Le verdict a été aussi terrible pour N : les points forts et les points faibles sont à l'opposé de ce que tous ses entretiens d'appréciation avaient relevé.
Et même si cela ne correpond pas à ce qu'elle est en réalité, N a été très secouée aussi par ce jugement arbitraire ! Elle aussi s'est sentie trahie par ses managers qui l'ont poussée à aller faire de test.
"Vous êtes le maillon faible, au revoir !"
Pour en revenir à Choup, son conseil de classe a été catastrophique. Il faut dire qu'il n'y avait que deux profs à cause des grèves, dont
la fameuse prof de maths qui l'a prise en grippe... Enfin, elles ses ont prises en grippe mutuellement !
Et par rapport à sa première année de maternelle, Choup ne semble plus apprécier les mathématiques, surtout avec cette dame...
La jolie professeur principale ne l'a pas défendue visiblement.
Car avec 15,3 de moyenne, Choup n'a aucune mention : ni félicitations, ni encouragements, rien !
Je veux bien entendre que ma fille n'est pas toujours coopérative, a parfois une attitude nonchalante, ou qu'elle n'en fait pas plus qu'il n'en faut...
(Et si elle se comporte avec ses profs comme avec nous en ce moment, cela peut expliquer bien des choses)
Mais que ce jugement n'émane que de 2 profs, c'est un peu fort. Les absents ont toujours tort.
"Vous êtes le maillon faible, au revoir "!