jeudi 3 janvier 2013

En 2012, on a connu la fin du monde...



On a eu peur de la fin du monde en 2012, surtout Nicolas, et on s’est moqués de la prédiction des Mayas.

Mais nous, en 2012, par deux fois on a cru que la fin du monde était arrivée !

Tout d’abord en cette soirée de juin, où le téléphone a sonné un peu tardivement. On se doutait que ce serait une mauvaise nouvelle… Mon mari a décroché : son père nous avait quittés. Et là, ce fut le choc !

Même s’il était très fatigué, usé par toutes les maladies qui s’étaient enchainées depuis les vingt années que je le connaissais, il était costaud, notre Papy Jean. On n’imaginait pas qu’il partirait un jour. Pour mon mari, ses frères et ses sœurs, le ciel leur est tombé sur la tête : c’était la fin d’un monde, du monde de leur enfance… Avec lui, tous les souvenirs de leur Papa à travers leurs âges ressurgirent…

Pour les petits-enfants aussi, c’était très dur. Pour ma petite dernière surtout. Elle avait tissé des liens très forts avec lui, qui, pourtant, était d’un abord bourru, et pas toujours aimable… Elle a tenu à être présente aux obsèques, alors qu’elles avaient lieu le jour de son épreuve du Brevet. Mais pour elle, il était plus important de lui rendre un dernier hommage, et elle a repassé l’épreuve en septembre…

Moi aussi j’aimais beaucoup mon beau-père. Il avait une énorme carapace derrière il se retranchait par pudeur. Mais s’il ne leur disait jamais, il adorait ses enfants, ses petits-enfants, et surtout sa femme sans qui il n’aurait jamais survécu si longtemps !

C’est lors de ces obsèques que j’ai pu mesurer à quel point l’esprit de clan était ancré dans ma belle-famille : tout le monde était présent, aucun ne manquait à l’appel ! Jusqu’à sa mort, mon beau-père aura réussi à nous réunir tous !
Et en ce premier Noël sans lui, il était bien présent parmi nous, nous l'avons senti !

 

La deuxième fois, c’est moi qui ai cru à la fin du monde, lorsque mon père m’a annoncé que ma sœur avait un œdème cérébral, puis lorsque mon beau-frère m’a précisé qu’elle avait une tumeur et que c’était « très grave »… Pour moi, le monde s’est écroulé, et j’ai pris conscience à quel point je tenais à ma sœur !

Heureusement, tout s’est bien terminé, et elle doit la vie à 4 personnes :

-          Son collègue, qui m’avait appelée la semaine précédente pour me dire qu’il ne reconnaissait pas ma sœur, que son comportement au travail avait complètement changé, qu’elle « se fichait » de tout, arrivait systématiquement en retard à ses rendez-vous… Et se plaignait des remarques très désagréables de son mari sur le fait qu’elle grossissait. Il pensait qu’elle faisait un « burn out ». Il m’avait appelée moi, car il m’avait vue à leur mariage en juillet et n’osait pas prévenir mon beau-frère, des fois qu’il y ait des problèmes dans leur couple… Du coup, j’ai appelé mon beau-frère qui m’a dit ne pas reconnaître ma sœur non plus, qu’elle passait son temps affalée dans le canapé. En discutant avec moi, il a réalisé qu’elle était malade.

-          Mon beau frère, qui l’a emmenée chez le médecin pour qu’il l’arrête et qu’elle soit prise en charge psychologiquement. (Pourtant, ma sœur l’avait bien vu plusieurs fois, ce médecin pour lui dire qu’elle était très fatiguée et avait pris pas mal de kilos… Et il lui avait fait faire des analyse de sang, pour vérifier tyroïde, tout allait bien)

-          Son médecin, qui lui a prescrit un scanner. Il a eu un doute quand elle lui a dit qu’elle perdait la notion du temps… Cela ne relevait pas pour lui du burn out, ce symptôme ! Moi j’étais persuadée qu’ils ne trouveraient rien, mais mon père n’avait pas dormi de la nuit avant l’examen, pensant le contraire !

-          Son chirurgien, enfin, qui l’a libérée de cette tumeur, aussi simplement que s’il s’agissait d’une appendicite !

Mes parents et moi avons eu très peur. Mes enfants aussi par effet de ricochet. Quand le diagnostic a été établi par le radiologue, cette nouvelle qui nous tombe dessus comme un couperet, les mots « œdème cérébral », « tumeur au cerveau », tout cela nous ramène à des cas tragiques que nous avons connus dans notre entourage. Mais quand cela tombe sur sa sœur, c’est le ciel qui nous tombe sur la tête et on pense au pire… Heureusement que mon mari était là pour me rappeler d’autres cas, qui, eux, se sont bien terminés ! Toujours est-il que je ne pouvais pas rester loin d’elle en ayant appris cette nouvelle si terrible, et j’ai accompagné mes parents à Brest. Cela m’a fait beaucoup de bien. Nous nous sommes serrés les coudes tous les quatre avec mon beau-frère autour de ma sœur.
Et comme tout est bien qui finit bien, nous avons passé Noël tous ensemble, comme avant !

 

Le ciel est aussi tombé sur la tête de deux de mes proches collègues en cette fin d’année. Après avoir encaissé l’annonce et deux lourdes opérations (pour la première), elles doivent combattre maintenant contre leur maladie, soutenues par leur entourage.

 

Ces moments très difficiles nous font prendre conscience que la vie parfois ne tient qu’à un fil…

Mais c’est lors de ces épreuves que l’on mesure à quel point nous avons de la chance d’avoir une famille unie, c’est le meilleur des remèdes pour les surmonter !

 

1 commentaire:

coach a dit…

tellement craquante ;-)

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