Rien de grave : une varice, d'une seule jambe et demi-jambe seulement !
Ce n'est jamais très agréable de se dire qu'on va se faire charcuter, surtout quand ça ne nous est jamais arrivé, alors on angoisse quand même un peu, même pour une toute petite intervention...
Va-t-on se réveiller ?
Va-t-on avoir mal ?
Bref, avant de partir pour la clinique, j'avais mis à jour tous mes papiers, terminé toutes mes lessives, bien embrassé mes enfants... tout était en ordre !
Je m'étais bien préparée aussi, respectant toutes les consignes : épilation à la crème, nettoyage à la Bétadine le soir, cheveux compris, et rebelote le matin une heure avant le rendez-vous... J'avais vu le phlébologue qui m'avait bien marqué la jambe avec un feutre-marqueur en réalisant une nouvelle écho-doppler... J'étais parée !
Mon mari m'accompagne vers
Enfin on vient me chercher, petit bisou d'adieu au mari, et me voici dans ma chambre. Enfin, il y a 3 lits ! ça va manquer d'intimité... L'infirmière me demande si je suis bien à jeun, si je suis bien épilée (oui, mais ça repousse, madame.... pas grave ?), si j'ai bien signé le papier de décharge au cas où je ne me réveillerai pas après l'anesthésie que ça serait pas de leur faute... Puis elle m'invite à me déshabiller toute nue et à revêtir une magnifique blouse bleue en papier, une jolie charlotte et de superbes chaussons, et d'attendre sagement sur le lit que le brancardier vienne me chercher.
Je m'exécute, et prends mon livre pour l'attendre. Pas le temps de l'ouvrir qu'il est déjà là.
Ce n'est pas Ramsi dans H, mais un gentil monsieur métisse à l'accent créole. Il me fait monter sur son charriot, et nous voilà partis. Il me sort de la chambre les pieds devant !!! Je croyais que c'était réservé aux morts... Est-ce un mauvais présage ? Ouf voici partis la tête devant cette fois dans les couloirs de la clinique, qui n'en finissent pas... à droite, à gauche...
Il ouvre une porte et un autre monsieur prend le relai pour m'emmener 10 mètres plus loin... Ici, ça doit être l'antichambre du bloc opératoire, ça grouille de partout. Personne ne s'occupe de moi, mais c'est une vraie ruche. Je ne sais pas trop à quoi sert le 2ème brancardier, il a l'air de errer l'âme en peine... Les infirmiers ou aides soignants ou chirurgiens ou anesthésistes... je ne reconnais pas les couleurs... ont l'air bien occupés. tous à leur tâche. Il y a même la radio en fond sonore.
Un deuxième patient en brancard est installé à ma gauche. Il a l'air de beaucoup souffrir. Apparemment de la jambe (le ménisque ?). Plus tard, je me dis qu'il est peut-être tout simplement douillet, car quand l'infirmière le pique pour poser sa perf, il geint tout autant !
Un troisième patient
Puis un quatrième. On pousse mon brancard pour tous nous entasser.
C'est long... En même temps je me sens plutôt fatiguée, alors je somnole à moitié...
L'anesthésiste se présente à moi. Bof, il rigole quand il se brûle, celui-là !
Puis une infirmière, puis un autre (pour la perf) .. toujours les mêmes questions : à jeun ?
Une infirmière-panseuse se présente aussi... Je ne savais même pas que ça existait comme spécialité !
Mon chirurgien arrive enfin et on m'emmène au bloc. Il me soulève la jambe, et repasse un coup de feutre à l'endroit où le phlébologue l'avait fait.
L'anesthésiste m'injecte un produit pour m'étourdir un peu dit-il, puis me fait respirer dans masque à oxygène. Il me dit qu'au bout de 3, je dormirai... J'en suis à 5 !!!
"Allez, on se réveille, ça fait une heure que vous dormez !"
Je suis trop bien dans les bras de Morphée... Encore... Laissez moi dormir encore...
J'ouvre les yeux et je vois tout flou.
ça va, oui, très bien.
Pas mal, pas froid, pas envie de vomir... juste de dormir encore un petit peu...
Mon ami créole m'emmène dans ma chambre où dort déjà une dame. Je vais finir ma nuit ici.
On apporte un plateau à la dame.
Moi, je dors, encore...
Je me sens bien. Une cure de sommeil, ça doit être comme ça ?
Je me réveille peu à peu. On m'apporte mon plateau. Pas grand chose. Mais je n'ai pas trop faim.
Une troisième dame est installée dans le dernier lit.
Maintenant, je suis bien réveillée, je peux lire mon livre.
Le Chirurgien nous fait une visite éclair et nous demande de respecter toutes les consignes qui figurent sur le papier : bas de contention pendant 3 semaines, pas de douche de la jambe avant 5 jours, piqûres d'anticoagulants tous les jours pendant 7 jours, 2 prises de sang, au bout du 8ème jour couper les fils à ras de la peau...
Puis la pénombre s'installe dans la chambre, et nous papottons toutes les 3. Je suis la plus jeune. Ma voisine de droite est batelière, et se demande comment elle va faire pour les prises de sang et la visite de contrôle chez le chirurgien...
Nous trouvons le temps long...
Puis l'infirmière vient nous libérer : elle enlève les bandes, repose un pansement par dessus ceux déjà en place, puis nous aide à enfiler le bas de contention... Pas facile ! Je me lève sans difficulté ça tiraille un peu derrière le genou, mais sans plus. Pas besoin des béquilles que m'a gentiment prêtées Marie-Christine...
Une fois libérée, j'attends mon mari dans le "salon d'aptitude à la rue"... Je comprends mieux ce nom, maintenant : je suis apte à retourner dans la rue !
Après me direz-vous ? Même pas mal, et j'ai même plutôt la pêche... Je me demande si les anticoagulants n'auraient pas une vertu dopante ?
2 commentaires:
Vive le blog! je me demandais ce que tu devenais (je suis passée ds ton coin (de bureau)).
Espère que tu vas bien, tu reviens l'année prochaine?
Je kiffe l'expression "le salon d'aptitude à la rue", c'est top!
Bises.
Etant de passage sur ton blog, je ris un peu en lisant cet article (un peu en retard) car ça me rappel bien ma petite escape à la clinique ! Hihi
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